Comment me reconnecter à la nature au quotidien ?

« J’ai grandi avec elle. »

En son sein, j’ai pris des centimètres et j’ai fait croître de grands rêves. Puis d’indéniables convictions. A passer mes étés dans les champs de maïs, je ne mesurais pas la chance que c’était d’avoir un contact si privilégié à la Terre. Pour moi, il en était ainsi pour tout le monde : la Nature est partout.

C’était acquis, c’était dû, c’était normal, c’était là.

Poser mes pieds et mes sacs sur du béton à Bordeaux, au début de mes études, a été un choc que j’ai mis du temps à m’avouer. L’air me piquait le nez et on me riait au nez quand je disais en cours : « on peut fermer la fenêtre ? Ça sent trop la pollution. » J’ai compris que non, tout le monde n’avait pas eu cette chance de grandir avec le cycle des saisons et le chant des oiseaux au réveil.

D’un coup d’un seul, tout m’a paru brut.

La vie en ville, les passages piétons, les lumières allumées trop tard dans les rues, les gens qui se bousculent et qui courent, les tramways bondés. J’avais la sensation de traverser mes semaines en apnée et il me fallait respirer les week-ends. Alors je redescendais à la maison pour la retrouver, la Nature.

Et c’est là que j’ai appris à l’aimer vraiment.

C’est là que j’ai compris l’importance de se connecter à la nature tant elle était indispensable, vitale, à l’équilibre de chacun. La Nature a ce pouvoir de tout faire décanter, de tout lisser, de tout trier quand tout se croise dans la tête et dans la vie.

Se connecter à la nature pour se revitaliser

J’ai trouvé en elle toutes les ressources que je cherchais chez les autres et dans les magasins. J’ai trouvé en elle toutes les réponses et l’apaisement de mon mental. En elle, je me suis rencontrée moi-même. Enfin.

Il a fallu du temps, pour m’apprivoiser. Pour laisser découler les minutes de marche dans la forêt sans téléphone, sans personne, sans rien. Juste la Nature, et moi. C’est vertigineux de se retrouver avec soi-même. Pourtant on ne se sent jamais vraiment seul quand on apprend à écouter le bruit des arbres et à ressentir le sens du vent.

C’est vertigineux d’apprendre à apprécier sa propre compagnie et de se retrouver face aux questions existentielles qui dérangent, face à nos ressentis, nos émotions, nos peurs. On passe nos vies à les étouffer sous des couches de stimuli extérieurs, pour ne pas laisser les questions qui dérangent prendre trop de place.

Comment apprendre à apprécier la solitude ?

La solitude fait peur parce qu’on nous a toujours dit que c’était mal. Qu’il fallait être entourés, et faire. L’agenda blindé traduit une vie stylée. Et pourtant.

Le vide qui se touche dans la solitude vaut tous les blindages du monde.

Apprendre à être seule et accueillir ma solitude, c’était ne plus me fuir. C’était faire grandir une force intérieure qui n’appartient maintenant qu’à moi. Aucune rupture de stock ne pourra me l’enlever et aucun billet ne pourra l’acheter.

Accueillir sa solitude : là est l’écologie intérieure. Et pour cela, pas de solution miracle si ce n’est de passer du temps avec soi, et en Nature.

Comment profiter de la nature ?

Nul besoin de partir loin, ni trop longtemps. Un simple passage quotidien dans un parc suffit. Les yeux clos, les 5 sens à l’affût, ressentir.

Pour ma part, cultiver mon potager a été une révélation. Le voir grandir, c’était me faire grandir. Prendre soin de lui, c’était prendre soin de moi. 

Je n’ai jamais goûté à plus grande joie que celle qui m’a habitée le jour où ma première carotte est sortie de terre. J’apprends beaucoup de la vie en cultivant mon potager, et il m’a mis une sacrée claque de résilience.

Ralentir et faire confiance au temps. Parce que tout prend du temps.

Une carotte ne sort pas de terre le lendemain des semis. Les racines ont besoin d’un temps incompressible pour s’ancrer dans la terre.

Et nous aussi.